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des sentimens religieux de ces onze prétendans au privilége. Des actes notariés qui attestaient le catholicisme de ces prisonniers, et même leur éloignement marqué pour les opinions nouvelles, avaient été, en tems utile, présentés au chapitre, qui, indigné des menées et des calomnies employées contre ces prétendans, les avait désignés pour lever la fierte. Les séditieux étant parvenus, on ne sait par quelle voie, à pénétrer le secret du cartel, firent de nouveau retentir la ville de vociférations et de menaces, dans l’espoir d’intimider les magistrats, et de les forcer à rejeter le choix du chapitre. Le parlement, occupé à examiner le procès des prisonniers élus, fut averti que les sieurs De Vaudrimare, sergent-major, et Le Seigneur, conseiller de ville, demandaient à être introduits pour une communication pressée. Admis dans la grand’chambre, ces deux députés dirent « qu’il se préparoît un grand tumulte. » M. De Carouge, gouverneur, connaissant les dispositions du peuple, les avait chargés de déclarer au parlement « qu’il y avoit danger d’esmotion. » MM. du parlement devaient y donner ordre ; il les en suppliait au nom de la ville tout entière. Si Goubert était élu « il estoit à craindre qu’il ne fust tué », et « y avoit grand danger d’esmotion périlleuse. » Le nom du baron de Clères était prononcé dans toutes ces vociférations ; le peuple disait « qu’il avoit esté tué des gens de Rouen chez