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déjà. Pour ne parler ici que de ce qui se rapporte à l’objet de cet ouvrage, au mois de septembre 1563, il y eut une querelle violente à Rouen, au Port-Morand, près la cathédrale, entre un commis de la rue de l’Épicerie, nommé Larchevêque, clerc tonsuré, et un sergent nommé Carie, Larchevêque était un catholique exalté ; Carie un sectateur ardent de la réforme. Sous prétexte que Larchevêque « avoit sa dague à sa ceincture », le sergent Carie s’adressa à lui « jurant, blasphémant, renonçant le nom de Dieu ; et lui dit : Sçais-tu pas bien les édietz du Roy, et qu’il est deffendu de porter armes ? et, en parlant ainsi, il « desgayna sa dague » dont il menaçait Larchevêque. Aussi-tôt le peuple accourut à la défense de ce dernier. Mort Dieu ! s’écria Carie, voicy des papistes qui soustiennent des razéz ; il les fault tous tuer. Puis, brandissant son épée et sa dague nues, il criait à haute voix : Meschantz papistes, n’aurons-nous jamais la fin de vous ? Irrités par ses menaces et ses injures, les catholiques lui jetèrent des pierres, et le poursuivirent jusqu’au près de la Grande Crosse. Larchevêque, avec qui avait commencé la querelle, était un des plus échauffés ; c’était lui qui poursuivait Carie de plus près ; ce fut lui qui lui porta le coup mortel. Lorsque Carie fut tombé à terre, Larchevêque le foula aux pieds et l’acheva.


1565.

Deux ans après (en 1565) il sollicita la fierte, et l’obtint sans peine « parce qu’il avoit