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uniformes et expresses de deux magistrats parmi lesquels etait Laurent Bigot, et la dénégation d’une femme telle que Catherine De Médicis. Le parlement voulut encore incidenter ; mais un nouvel arrêt du conseil lui interdit la connaissance du fait commis par Grainville et ses complices, les déclara purgés, et ordonna leur mise en liberté immédiate. Il fallut obéir.


1562. Excès des religionnaires. La fierte n’est point levée.

L’année suivante, les conjonctures n’étaient pas, à beaucoup près, aussi favorables pour le privilège. Dans la nuit du 16 avril, les religionnaires s’étaient rendus maîtres d’une grande partie de la ville de Rouen, et y avaient commis beaucoup d’excès. Le couvent et l’église des Célestins avaient été pillés, et les religieux accablés de mauvais traitemens ; l’Hôtel-de-Ville, le Vieux-Palais et le Château étaient au pouvoir des insurgés : M. de Villebon, bailli de Rouen, avait été chassé de la ville. Le parlement députa un de ses membres vers le roi pour l’instruire de ce qui se passait ; le désordre était grand, et il était facile de prévoir qu’il allait s’accroître encore. Cependant, le lundi 20 avril, jour consacré, de tems immémorial, à l’insinuation du privilège, le chapitre ne crut point devoir déroger à un usage si ancien. Les chanoines Jean Nagerel, archidiacre du Vexin normand, Robert Busquet, Pierre Lambert, pénitencier, et Jean Lesueur, accompagnés de quatre chapelains, et précédés de