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de recevoir dans les prisons, des prisonniers volontaires, le roi levait cette prohibition, et de plus défendait au parlement de faire désormais transporter hors de la ville de Rouen aucun prisonnier, au préjudice du privilége. Henri II mourut quatre mois après ; le parlement n’avait pas encore enregistré l’édit du 9 mars 1559 ; et, alors, on dut craindre qu’il ne profitât de cet événement pour gagner du tems. En effet, au mois de novembre 1560, Louis Le Sens était toujours dans les prisons du palais ; on avait même arrêté, depuis peu, Jacques Hays, un des complices de l’assassinat de Robert Godes, et la procédure marchait activement. Mais le cardinal de Bourbon, archevêque de Rouen, obtint du jeune François II un ordre exprès, adressé au parlement de Normandie, pour qu’il eût à se conformer aux lettres-patentes données par son père. « D’autant (disait le jeune roi) que pour le trespas advenu de nostre feu seigneur et père, vous pourriez faire difficulté de vérifier et entériner les lettres de confirmation par luy accordées au chapitre de Rouen, pour la délivrance d’un prisonnier tous les ans, le jour de l’Ascension, nous vous mandons et très-expressément enjoignons, que vous ayez à vériffier et entériner les dictes lettres de confirmation, et faire souffrir et laiscer jouir le chapitre du contenu en icelles, selon et ainsy qu’elles se portent et contiennent, sans y faire aucun refus