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le roy, pour obtenir confirmation du privilège de la fierte, et s’il ne demande pas un délay pour faire cette démarche. »

Le chanoine Combault cherchait à biaiser. Mais le premier président l’interpella, lui et ses deux collègues, de déclarer « s’ilz n’entendoient pas se retirer par devers le roy pour lui faire entendre la qualité du privilége de la fierte. » — « Le chapitre, répondit l’abbé Combault, se propose de faire remarquer au roy la qualité de son privilége et la possession qu’il en a depuis mille quarante-deux ans ; et il demande temps et délay pour ce faire. Qu’on nous laisse jouyr de nostre privilège, et, dans le délay de six mois, nos députés se retireront par devers le roy. » On vient de l’entendre, le chapitre, à l’en croire, jouissait du privilège, précisément depuis mille quarante-deux ans. L’erreur était par trop grossière ; car en consentant, contre toute vraisemblance, à faire remonter le privilège jusqu’à saint Romain, mort, nous l’avons vu, de 638 à 648, c’était encore faire le privilège plus vieux, d’un siècle, qu’il ne pouvait l’être, à moins de vouloir dire qu’il avait été octroyé cent ans avant saint Romain, et sous l’épiscopat de Flavius. Mais, laissant passer, sans le remarquer peut-être, ce révoltant anachronisme, « Considérez, s’écria le procureur-général, que MM. du chapitre ne veulent passer oultre à dire qu’ilz sont tenus de demander