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ces raisons, le parlement décida que, « par provision, le privilége demeureroit insinué et que le chapitre en jouyroit. » Le 9 mai suivant, jour de l’Ascension, le parlement reçut des lettres-patentes du roi, qui lui enjoignaient de surseoir à l’exécution du privilége, et de ne point délivrer de prisonnier aux chanoines, « attendu qu’ils n’avoient eu confirmation du privilége. »

Ces lettres furent immédiatement notifiées au chapitre. Ce n’était pas le parlement qui les avait sollicitées ; c’était M. Morelon, procureur-général, en dépit de l’arrêt rendu quinze jours avant, contre ses conclusions. Trois députés du chapitre vinrent représenter au parlement que les lettres-patentes qui leur avaient été notifiées ne leur défendaient pas d’élire, par provision, un prisonnier, et d’user du privilége. Ces lettres laissaient entier l’arrêt du 23 avril, qui les avait autorisés à faire cette délivrance par provision. « Le temps estoit si brief et si instant, qu’il leur seroit impossible de se pourvoir par devers le roy. Ils demandèrent d’estre autorisés à user de leur dict privilége et élection du prisonnier, franchement et librement, aux termes de cet arrêt. » C’était maître Combault, chanoine et trésorier de Notre-Dame, qui portait la parole pour le chapitre ; il finit, en priant le parlement de maintenir le chapitre dans son privilége, « sans avoir regard à des lettres impétrées par le procureur-,