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pourroient tyrer beaucoup de services, et en considération aussy qu’ilz estoient alliez du comte de Créance son cousin, » écrivait aux chanoines « qu’ilz feroient œuvre louable, et plaisir, non à luy seulement, mais aussy à beaucoup d’autres princes, les ayant pour recommandéz au privilége de saint Romain[1]. A la prière de la comtesse de Créance, cousine germaine des barons d’Aunay, le duc d’Étouteville recommandait instamment au chapitre ces quatre jeunes seigneurs « depuis assez longtemps prisonniers à Rouen, et, sans l’ayde de Dieu, en dangier de souffrir beaucoup. » Cette comtesse suppliait les chanoines « d’avoir ses cousins en leur dévotion et souvenance, à la grâce qu’ilz avoient pouvoir de donner par vertu du privilliége de saint Romain. » Le duc d’Étouteville appuyait sa prière. « Il me semble, disait-il, que ce sera œuvre très charitable pour l’honneur de gentillesse (de la noblesse) de les gecter et mettre ors de la captive misère où ils sont. » Fils de noble homme Jehan Des Essars, baron d’Aunay, ces quatre jeunes gentilshommes si bien recommandés avaient déjà à se reprocher bien des crimes. La dame Des Essars, leur grand’mère du côté maternel, étant veuve, « s’estoit remariée pour son plaisir à ung nommé Alexandre Dumouchel, qui avoit esté toute

  1. Lettre datée de Verneuil, 4 mai.