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la succession de son père. Un jour qu’il était à Port, près Caen, un sergent étant venu lui signifier une sauvegarde obtenue en chancellerie par le sieur De Chantelou, « Baignart monta à cheval et alla guéter le dict sergent prèz ung moulin, et illec il l’assaillist, et de son espée le frappa par le bras, à playe et sang. Quoy voyant, le dict sergent, accompaigné de Jehan Maynfray, tous deux prîndrent la fuylte, et Baignart les poursuyvist jusques aux portes de Caen pour les cuyder oultrager. » Ce n’était pas mal pour un début, mais ce qui va suivre est plus fort. Bientôt « accompaigné de Raoulin Baudet du Pont-de-l’Arche, Henry Langloys du Vaudreuil, Jehan le Chevalier de Saint-Paër, et de beaucoup d’autres, il alla en la maison qui avoit appartenu à feu son père, en la quelle lors demouroient sa mère et Chantelou qu’elle avoit espousé en secondes nopces. Le quel Chantelou tinst main forte en une chambre d’icelle maison, contre luy et sa bende. Pendant le débat, survyndrent l’abbé de Montbaye et autres gens de bien, voysins ; les quelz apaisèrent Baignart, au moyen de ce que sa mère et Chantelou se partirent de la dicte maison, et se retirèrent en la dicte abbaye de Montbaye, et le dict Baignart demoura en sa dicte maison. » Un décret de prise de corps fut lancé contre lui, « aucuns sergents accompaignéz de huyt ou neuf vingtz personnes, vindrent au lieu de Juèz pour