Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lendemain de la fête, des députés du chapitre vinrent se plaindre au bailliage, de cette infraction à la règle qui s’opposait à ce qu’aucun prisonnier pût être enlevé de Rouen après l’insinuation du privilège. Ils demandèrent réparation de cet attentat, afin que la délivrance de Pitrelay « ne pust porter préjudice au privilége ni à l’usage d’iceluy, se réservant, au besoing, de user de monicions, censures, et fulminacions sur ceulx qui l’avoient délivré ou transporté, s’ils veoyoient que bien fust. » Mais les conjectures du chapitre étaient mal fondées, et ses menaces hors de propos. Deux sergens, chargés, par ordre supérieur, de transférer Pitrelay d’une des prisons de Rouen dans le château de la même ville, avaient mal surveillé le prisonnier, qui s’était enfui dans le trajet. Une enquête était commencée, sur cette évasion ; on avait arrêté un des sergens, l’autre était en fuite. Le droit qu’avaient les officiers du roi, de faire, après l’insinuation du privilège, comme avant, transférer les détenus d’une prison de la ville en une autre, sise également dans la ville, était incontestable. La négligence ou malice des sergens ne pouvait être imputée qu’à ces derniers, et, en cela, le privilège n’avait reçu aucune atteinte. Telle fut, en somme, la réponse que le procureur du roi fit au chapitre, au nom du bailliage. Les chanoines députés se hâtèrent d’assurer que « se (si) les sieurs de