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aucun contredit à la dicte requeste, répondit qu’il ne débatoit point que le dict prévilliége n’eust lieu à en user à la manière accoustumée. » Alors la cour d’échiquier prononça « qu’elle ne mectoit aucun contredit que le prévilliége saint Romain n’eust lieu et sortist son effect, à en user ainsi et de la manière accoustumée sans riens innover ; et de ces choses fu octroyé lettres (acte) au chapitre, à fin deue. » Cet arrêt, prononcé au nom du roi, en présence du roi lui-même, doit être regardé comme une reconnaissance authentique et solennelle du privilège de saint Romain. A en croire le président De Thou, mal informé, disons-le en passant, des affaires de la fierte, Charles VIII, qui aimait les Normands, aurait confirmé le privilège de saint Romain par des lettres-patentes datées d’Alençon[1]. Mais où sont ces lettres-patentes ? Si le chapitre de Rouen en eût obtenu de semblables, aurait-il manqué de s’en prévaloir dans les nombreux procès qu’il eut à soutenir depuis, et où il vantait les diverses confirmations du privilège qui lui avaient été successivement accordées par les rois de France ? Il n’a jamais parlé de ces prétendues lettres-patentes données à Alençon. On n’en trouve aucune trace dans les inventaires de ses titres, où sont énumérées et analysées avec tant d’exactitude et de détail les chartes

  1. De Thou, Histoire universelle, livre 78, sous l’an 1583.