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matière, et que ne voullons que aucune chose soit faîcte par le dict Baudribosc à l’encontre du dict prévilége, nous vous avons bienvoulu advertir, affin que y ayés bon advis. Car se aucune chose se faisoit au contraire, nous ne serions pas contens[1]. »

Le roi avait-il voulu, par cette lettre, défendre au chapitre d’accorder le privilége à Baudribosc ? Cela est plus que probable. Mais la lettre n’était pas claire, et le chapitre ne l’entendit pas ainsi, ou feignit du moins de s’y méprendre ; et, aux approches de l’Ascension, c’était un bruit commun dans la ville, que la fierte serait donnée à ce meurtrier, qui avait encouru la haine d’un monarque si redouté. Le jour de l’Ascension, au matin, le chapitre assemblé délibérait sur l’élection d’un prisonnier, et déjà douze voix avaient été recueillies, lorsque Jehan de Montespédon, bailli de Rouen, demanda à être introduit. Admis dans la salle capitulaire, il dit qu’il venait entretenir messieurs du chapitre au sujet d’Etienne de Baudribosc, qui, il y avait trois semaines, s’était rendu coupable d’un meurtre qui avait fait beaucoup de sensation dans la ville. Sa Majesté ayant eu connaissance de ce crime, avait envoyé l’ordre d’arrêter le coupable, en quelque lieu qu’il fût, hormis en lieu saint, et de le lui

  1. Cette lettre avait été écrite à Amboise, le 24 mai, et était signée Loys et Thillard.