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même ; car, dès le mois de mai 1450, quelques mois seulement après l’expulsion des Anglais, Guillaume Cousinot, chevalier, bailli de Rouen pour Charles VII, voulut voir les lettres et chartres en vertu desquelles le chapitre de Rouen délivroit tous les ans un prisonnier. Deux chanoines furent chargés d’aller les lui communiquer. Mais que purent-ils lui montrer ? Des actes qui etablirent leur ancienne possession, à la bonne heure ; mais le titre primordial du privilège, assurément non. Souvent déjà nous les avons vus sommés en vain de le produire ; comment montrer ce qui jamais n’avait existé ? Quoi qu’il en soit, l’église de Rouen demeura en possession paisible de son privilège.


1472.

En 1472, après l’insinuation du privilège, le chapitre, averti que dix ou douze individus, accusés de sortilége, venaient d’être amenés dans les prisons de Rouen, et que les juges se disposaient à procéder contre eux, envoya à ces magistrats des députés qui obtinrent d’eux qu’il n’attenteraient point au privilège de saint Romain[1].


1473. Le chapitre donne la fierte à un prisonnier dont Louis XI s’était réservé le jugement.

En 1473, le chapitre défendit son droit avec énergie et succès, non plus contre un archevêque ou un gouverneur de château, mais contre un roi de France ; et ce roi était Louis XI ! Un mois avant l’Ascension, Etienne de Baudribosc, clerc,

  1. Reg. capituli Rhotomag., 23 aprilis 1472.