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nommé Martinet Canyvet, qui avait, de complicité avec plusieurs autres individus, tue le sieur de Greisges dans une batterie, ayant levé la fierte, en 1430, à raison de ce meurtre, ses complices avaient été, conformément à l’usage, délivrés comme lui, et main-levée leur avait été donnée de tous leurs biens. Cependant, plus tard, et sans doute après l’expulsion des Anglais, les héritiers du sieur de Greisges reprirent leurs poursuites contre ces mêmes individus, et le bailli de Caux se disposait à procéder contre eux. C’était une contravention manifeste au principe consacré par l’enquête de 1394, acte célèbre dont le souvenir aurait dû être encore si récent. Le chapitre se plaignit à Charles VII, qui, par des lettres-patentes, ordonna au bailli de Caux de vérifier si Canyvet avait effectivement levé la fierte à raison de l’assassinat du sieur de Greisges, et lui enjoignit, si ce fait était prouvé, de maintenir les complices de Canyvet dans l’exemption et décharge qui en résulterait en leur faveur.


1450.

Nous l’avons dit précédemment, le privilège de saint Romain étonnait les divers gouvernemens qui se succédaient en Normandie. Les officiers de Philippe-Auguste avaient voulu en empêcher l’exercice. Il avait paru étrange à ceux de Henri V, roi d’Angleterre. Lorsque Charles VII eut recouvré la Normandie, sans doute ses officiers en jugèrent de