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solennelle où serait portée la fierte de saint Romain, jusqu’à ce qu’on eût laissé leurs commissaires voir tous les prisonniers, les avait chargés de s’enquérir du chapitre si, en effet, telles étaient ses intentions, et à quelle fin il voulait faire ainsi sortir tous les jours une procession solennelle ? On leur répondit que le chapitre faisait faire ces processions à deux fins ; d’abord, pour prier Dieu de daigner accorder la paix au peuple ; et, en outre, parce que, de tems immémorial, toutes les fois que le privilège de la fierte avait été empêché, le clergé avait fait, chaque jour, des processions, avec la châsse de saint Romain. On avait dû en agir ainsi cette année, puisque les chanoines députés pour la visite des prisons n’avaient pu obtenir qu’on leur laissât voir tous les prisonniers détenus dans la ville.

Le comte de Sursbérik, lorsqu’on lui eût reporté cette réponse, manda au Palais-Royal des députés du chapitre, auxquels il fit attendre son audience pendant une grande heure. Il vint pourtant, et, après s’être entretenu peu d’instans avec eux, dans un préau du palais, il alla retrouver sa compagnie. Il y avait trois heures que les chanoines, en attendant une réponse définitive, se promenaient dans le Palais-Royal, lorsqu’enfin un officier du comte vint leur dire ; « Monseigneur le comte m’a commandé que je vous dye que aujourd’huy vous avés fait vostre requeste devant justice et en pleine