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siége les entendraient volontiers, et feraient bonne justice. •

Aussi-tôt que le chapitre connut cette réponse, il donna des ordres, et la procession de Notre-Dame sortit solennellement avec la fierte de saint Romain, et se rendit à la Ronde. Les confrères de Saint-Romain environnaient la châsse ; une multitude innombrable la suivait. Le lendemain, la procession sortit encore et se rendit à Saint-Godard ; le dimanche, elle alla à Saint-Denis. Ce dernier jour, le chapitre « désirant, de tout son pouvoir, conserver entier le privilège de saint Romain », arrêta que, le lendemain, des députés iraient encore demander en son nom, au bailli, le prisonnier élu ; qu’en cas de refus, les processions seraient continuées, et que l’on prierait Dieu avec humilité et ferveur pour la délivrance du prisonnier. Cette nouvelle démarche n’eut aucun résultat. Le lieutenant du bailli répondit qu’il avait les mains liées par la réclamation de l’archevêque ; et le procureur du prélat, présent à l’audience, déclara que monseigneur n’entendait nullement se départir de son droit sur le prisonnier. Le chapitre n’avait pu rien gagner ; il fit donc sortir encore la procession ; et elle se rendit, ce jour-là, à l’église de Saint-Martin-du-Pont. Cependant, au conseil du roi, on sentit l’importance de terminer ce conflit, qui mettait la ville en rumeur et dont le dénouement pouvait