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membres de la confrérie de Saint-Romain, ils furent tous appelés dans la salle capitulaire. Le chapitre les exhorta « à assister dévotement à la procession, sans murmure, à supporter avec patience le refus qu’on leur faisoit du prisonnier élu, et à prier Dieu pour sa prompte délivrance. » On les avertit que, le lendemain et les jours suivans, la procession sortirait comme aux jours des Rogations, et que leur devoir était d’y assister. Grâce sans doute à ces sages avertissemens, les clercs, les frères de Saint-Romain se continrent, et la tranquillité ne fut point troublée dans la ville, ce jour-là.

Le lendemain, par l’ordre du chapitre, des chanoines députés allèrent au bailliage ; et l’un d’eux dit au lieutenant du bailli : « Monsieur le lieutenant, vous savés que l’usage du préviliége de monseigneur saint Romain vous a esté insinué. Pourquoy messieurs de chapitre nous envoient par devers vous pour vous signifier que vous leur veullés délivrer le prisonnier par eulx esleu, ainsi qu’il vous est apparu par la scédule que ilz vous ont envoyée. » On leur répondit que l’empêchement au privilége de saint Romain ne venait point des officiers du roi, mais de l’archevêque Louis de Luxembourg, qui réclamait le prisonnier qu’ils avaient élu. S’ils avaient quelque chose à proposer contre la réclamation de ce prélat, messieurs du