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venus au château, « il leur avoit préparé une chambre près les prisons, où il mist deux pavios (deux pavillons ou dais), deux carreaux et une croix ; et illecques (là) le firent jurer iceulx gens d’église, s’il y avoit autres prisonniers aux dictes prisons ou autre part retrais (retirés) que ceulx qui estaient aux prisons ? Il leur jura loiaulment que non ; et adoncques (alors) leur bailla les clefz d’icelles prisons ; et se retray (retira) en sa chambre, luy et ses gens, dont il ne povoit veoir ne ouïr leur secret. » En cela il avait agi « par le congié et ordonnance du bailly d’alors, qui s’appeloit Jehan Quikle. » Un autre témoin attesta que, le lundi des Rogations, à leur arrivée dans les prisons, les députés du chapitre demandaient « tout d’abord le registre du geollier avecques les clefz d’icelles prisons ; lesquels registres et clefz il avoit veu tousiours bailler, sans contredit, par le dit geollier et mectre devant les diz chanoines. » Plusieurs autres anciens concierges et geoliers déposèrent dans le même sens. Cinq ou six chapelains, habitués, depuis fort long-tems, à la cathédrale, et qui avaient accompagné, quinze ou vingt années de suite, les députés du chapitre, lors de la visite des prisons, attestèrent l’ancien usage de donner les clès aux chanoines. Ces ecclésiastiques restaient seuls dans la prison avec les chapelains et le tabellion, qui, munis des clés,