Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas eu les clés ; et cela se conçoit, puisque nous avons vu les officiers du roi leur défendre de les donner ; un valet de la geole avait même été congédié pour avoir désobéi à cette défense. D’anciens geoliers ou valets de geole, qui avaient été employés avant ces derniers, et même à une époque antérieure à la conquête, déposèrent, non que les chanoines n’avaient pas le droit de se saisir des clés, mais seulement que, de leur tems, ces ecclèsiastiques ne les leur avaient pas demandées. « Oncques (dit l’un d’eux) je ne baillai ne vis bailler aucunes d’icelles clefs aux dictz de chapitre, ne ils les demandèrent ou voulurent avoir. » Tous s’exprimèrent dans le même sens, et presque dans les mêmes termes. C’est que, naguère, en possession paisible et incontestée du droit dont ils voulaient se prévaloir aujourd’hui, les chanoines avaient pu négliger, pendant un tems, de l’exercer à la rigueur, et que, résolus maintenant à le faire revivre, on leur opposait l’interruption de cet usage, pendant quelques années peut-être, comme une preuve qu’il n’avait jamais existé. Les officiers de Henri V, forcés, à leur grand regret, de respecter le privilége de saint Romain, et trouvant ce droit assez exorbitant en lui-même, avaient saisi avidement cette occasion de disputer au chapitre une des prérogatives particulières qui naissaient pour lui de l’exécution de