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au concierge s’il était décidé. Il leur fit la même réponse que la veille, « en soy mectant à genoulx devant iceulx, et les priant que ainsy le voulsîssent faire, et bailla et remist les cléfz ès mains de maistre Alespée, chanoine, lequel ne les voulut prendre et s’en ala avec ses confrères. » Ainsi le chapitre avait parlementé longuement pendant quatre jours avec les magistrats, sans avoir pu rien obtenir.

Cependant le lieutenant du bailli n’était pas sans inquiétude sur l’issue de tous ces pourparlers. L’engouement de la population de Rouen pour le privilège de saint Romain était toujours extrême ; il ne l’ignorait pas. Si la fierte n’était point levée cette année, que ferait cette multitude ardente et enthousiaste ; et si une sédition éclatait dans la ville, comme tant de faits qu’on lui avait rapportés ne lui donnaient que trop de sujet de le craindre, ne l’accuserait-on pas de l’avoir imprudemment provoquée en n’accordant rien à un chapitre pour qui étaient toutes les sympathies de la multitude ? Il se décida à tenter un moyen de conciliation. Le jour de l’Ascension, après que les chanoines députés furent sortis des prisons, le concierge du château se rendit, par son ordre, à la cathédrale. Introduit dans la salle capitulaire « où estaient grand nombre de chanoynes, et les frères de la frarie Sainct Roumaing aussi en grant nombre, » ce concierge « se mist à genoulx devant iceulx, » en leur disant, de