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afin que l’examen des prisonniers pût être fait avec tout le secret et tout le mystère qu’exigeait un acte qui, par sa nature, ressemblait beaucoup à une confession sacramentelle.

En 1424, le lundi des Rogations, les chanoines et chapelains désignés pour visiter les prisons et recevoir les déclarations des prétendans à la fierte, étant venus au château dans l’intention de remplir ce devoir, demandèrent au geolier ses clés qu’il tenait à la main. Il les leur donna, « non sachant se ainsi se devoit faire ou non, » parce qu’il était geolier depuis peu de tems. Mais, le même jour, après le départ des députés du chapitre, Pierre Poolin, lieutenant-général de Jean Salvain, bailli de Rouen, vint à la prison avec le procureur du roi ; et ces deux officiers, instruits de ce qui s’était passé le matin, dirent au geolier « qu’ils n’avoient point de congnoissance que iceulx chanoines deussent avoir les cléfz, mais suffisoit leur faire ouverture. » Le geolier ne pouvait qu’obéir. Les mardi, mercredi des Rogations, et jeudi jour de l’Ascension, il resta saisi des clés, et « ne les bailla aux chanoines, quoique sommé par eux plusieurs fois de les leur remettre. » Toutefois, l’élection du prisonnier et la cérémonie de la fierte se firent comme à l’ordinaire.

Mais l’année suivante (1425), le lundi des Rogations, lorsque les chanoines Guillaume de Baudribosc et Jehan Alespée, députés du chapitre, vinrent