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alors il n’était plus dans ses jours d’indulgence ; et on le vit appliquer, au contraire, tout son pouvoir et toute son énergie à torturer les derniers instans de la vie de cette femme, et à dresser le bûcher sur lequel, après les plus horribles souffrances, elle exhala son ame héroïque. Ainsi, toutefois, fut reconnu et confirmé par un monarque étranger le droit de l’église de Rouen. Il se présenta bientôt, et encore à l’occasion de l’élection d’Anquetil, un incident qui se termina à l’avantage du chapitre. Anquetil avait eu un complice nommé Guillaume Lesueur, qui était détenu dans les prisons de Rouen. Après l’Ascension, les chanoines prièrent plusieurs fois le bailli de le mettre en liberté. Le bailli s’y refusait « pour ce qu’il n’estoit pas informé à plain que, par le dit préviliége, il deust estre ainsi faict. » Alors les chanoines produisirent « plusieurs chartres et escripturës anciennes et autres desclairations, et certaines informations autreffoiz faictes (celle de 1394 sans doute) sur la manière comme l’en avoit acoustumé user du prévilliége Saint Rommaing, en tielx cas et semblables. » De plus, « il s’enquist à plusieurs notables personnes, et anciens, tant du conseil du roy nostre dict seigneur, et mesmes des bourgoiz et conseillers de Rouen, comme autres de pays et duchié de Normendie, qui tous attestèrent que, par le moyen de celluy qui estoit délivré par le dit prévilliége, tous les complices et participans