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par Henri V, ignorant entièrement ce privilége « dont le roy et luy n’avoient eu, dit-il, aucune congnoissance depuis la joyeuse conqueste faicte par le roi Henri V, de la duchié de Normandie et la réduction de la ville de Rouen » témoigna une grande surprise, et refusa provisoirement de donner acte de l’insinuation du privilége. Il s’enquit s’il était vrai que le chapitre fût en possession de demander un prisonnier chaque année, le jour de l’Ascension. Une information eut lieu en sa présence et celle du cardinal de Wincester, oncle du roi. Le chapitre produisit des actes authentiques, et de plus les deux commissaires « trouvèrent, par le témoignage de plusieurs officiers, qu’un prisonnier debvoit estre délivré à l’église de Rouen. »

Toutefois, le bailli ne voulut rien prendre sur lui ; Henri V était à Mantes ; il lui écrivit pour lui demander ses ordres. Par une charte datée de Mantes, le monarque anglais répondit que « le dict privilège debvoit estre inviolablement gardé. » Dans ces lettres, Henri V se disait « bien informé du dict privilège, et comme les dicts chanoynes en avoient accoustumé jouir » et déclarait vouloir, « en l’onneur et révérence du dict glorieux confesseur monsieur sainct Rommaing, iceulx chanoynes estre maintenus et gardéz en leur possession et saisine au droict du dict préviliége. » Qui ne reconnaît ici la politique habile à laquelle, plus de deux