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le doyen du chapitre et un chanoine vinrent le joindre, sous prétexte de conférer avec lui ; mais ils ne voulaient que l’amuser ; et, peu d’instans après, on vint l’avertir que « les chapelains estoient yssus du cuer et en avoient amené les prisonniers en la tour, par le commandement du chapitre. » Le bailli, se voyant joué, « commanda au doyen qu’il féist ouverture de celle tour, pour savoir des prisonniers se ilz vouloient forjurer (se bannir de la province) ou eulx rendre, selon la coustume de Normandie », et, en même tems, il déclara au doyen que « l’Esglize devoit garder les prisonniers jusquez que ilz eussent desclairé leur volenté. Adonc, le bailli s’achemina vers la tour, où il trouva des chapelains qui lui parlèrent orgueilleusement, et luy distrent que en la tour ne entreroit point. Lui, par son sérement, dist que siteroit, cuidant (croyant) tenir la porte. Et là, le tindrent par la poiterine, et le boutèrent (poussèrent) et sachèrent (tirèrent), et luy ostèrent son chapel, et tirèrent sa cornecte impéctueusement, disants que ilz seroient bien advoés, et le féirent saigner d’un doy, et à po qu’il ne l’abattirent (peu s’en fallut qu’ils ne le renversassent). » Le doyen étant survenu, le bailli se plaignit à lui de ses gens, et lui raconta ce qui venait de se passer, « lequel doyen ou, y la plainte du bailli, et ne s’en féist que moquer. » Sur la demande que le bailli fit des clés de la tour, « l’en