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devait pas se prolonger plus long-tems. Le duc de Normandie (Charles, qui régna depuis sous le nom de Charles V), averti de ces démêlés qui troublaient la ville, chargea Simon Le Bagneux, vicomte de Rouen, d’informer du prétendu attentat fait par le bailli au privilége de saint Romain. Dans le préambule de ses lettres-patentes de commission, le prince se montrait on ne peut pas plus favorable à ce privilége de l’église de Rouen, et annonçait la résolution de prononcer lui-même sur le différend entre cette église et le bailli. Ce dernier, dont les torts étaient évidens, sentit que le moment était venu de les reconnaître. « Après avoir donné mainlevée de la saisie des biens de l’église, il se submit à faire réparation de la faute par luy commise » ; et, bientôt en effet, il demanda au chapitre son pardon, qui lui fut accordé. L’attentat au privilège étant ainsi réparé, l’excommunication fut levée, les procédures commencées cessèrent, et on ne fit point une information qui devenait désormais sans objet.

1363. Les officiers d’une reine douairière de France attentent au privilége

Deux ans après, on vit le chapitre défendre son privilège contre Blanche d’Evreux, veuve de Philippe de Valois, dont les officiers poursuivaient un individu qui avait levé la fierte, et voulaient le juger a raison du crime même pour lequel il l’avait obtenue. En 1363, Jean Le Bourgois, de la paroisse de Saint-Jacques-de-Neufchâtel, accusé d’avoir tué Guillaume Lelong, avait obtenu le privilège de