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vaient de gardes, une délibération authentique de l’Hôtel-de-Ville de Rouen, éconduisant bravement Louis XI qui avait voulu contraindre de bons gros marchands de la ville, Jean Le Tellier et dame Estiennotte sa femme, à donner leur fille unique en mariage à son chevaucheur Désile, l’un de ces hommes de bien prêts à tout, comme il en avait tant autour de lui ! « Le roi ne forcera aucuns des habitants de Rouen de se marier contre leur volonté », avait dit Philippe-Auguste dans une charte octroyée, en 1207, à notre ville. Trois siècles, presque, s’étaient écoulés depuis la promesse du monarque ; Rouen, toutefois, on le verra, ne l’avait point oubliée. Étrange chose, assurément, de trouver, sur les gardes d’un livre manuscrit, l’anecdote : Louis XI et la Normande ; car tout est vrai dans mon récit, et les opinions diverses émises par les conseillers de ville, et la lettre même de dame Estiennotte à Louis XI, lettre que je voudrais bien avoir imaginée, mais que je n’ai fait, hélas ! que transcrire.

Peu de temps après, dans un autre manuscrit de la Bibliothèque royale et dans un Mémorial de l’Échiquier, s’offrent à moi des détails dramatiques, intimes et jusqu’alors inconnus, sur la fameuse Harelle de 1381. Une autre fois, c’est toute l’his-