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chœur où va être chanté le solennel Te Deum, ce triomphant cantique de joie et d’action de grâces. Mais, chargé de publier avant tout le choix du chapitre, qui est encore un secret pour la multitude, le chancelier, accompagné des trois témoins, des trois notaires, et précédé du messager, gravit les degrés de l’ambon, et du geste, commandant le silence au clergé, au peuple de la ville, qui se pressent tumultueusement dans la basilique : « Nous, dit-il, chanoine de ceste esglize de Rouen, publions et signifions au peuple que, nous, les chanoines et chapitre d’icelle esglize, avons, ce jourd’huy, esleu pour nostre archevesque messire Georges d’Amboise, de présent archevesque de Narbonne. » À peine a-t-il fini, que les cris : Noël ! Noël ! retentissent de toutes parts ; ils recommencent plus bruyants encore lorsque le chancelier va aux portes du temple publier une deuxième fois le choix que vient de faire le chapitre. Dans la ville, dans la province, le nom de Georges d’Amboise vole de bouche en bouche ; on attend impatiemment sa venue.

Vint enfin le jour fixé pour sa joyeuse entrée à Rouen. À peine pourrions-nous imaginer aujourd’hui quelle solennité c’était, dans ces temps-là, que la joyeuse entrée des archevêques de Rouen dans la ville capitale de leur diocèse ; c’était véritablement un triomphe.