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Car devant la rose
S’enfuit le perclus.
La prairie, ouverte
Aux rayons dorés,
Déjà s’est couverte
De sa robe verte,
Aux reflets moirés.
Si tu veux, ma Blanche,
Nous irons tous deux
Courir le dimanche
Dans les bois. Joyeux,
Nous irons surprendre
Quelque couple tendre
En son nid soyeux ;
Puis, sous la coudrette,
Tous deux indiscrets,
De la paquerette
Volons les secrets…
Je veux que, surprise,
La fleur me redise
Ce mot bien heureux,
Ce mot que publie,
Ma Blanche jolie,
Ton œil amoureux !
Que, prêtant l’oreille
Sous les rocs boisés,
L’écho qui sommeille
Un instant s’éveille
Au bruit des baisers…