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beaucoup de païens l’embrassèrent sans véritable conviction, sans conversion sincère. Chrétiens de nom et de forme, ils ne marchèrent point dans la voie pure et sainte des chrétiens du premier âge, dont les vertus avaient touché et attiré tant de païens. C’est ce que rappelle saint Augustin, quand il dit : « Vous trouverez bien des païens qui ne veulent pas embrasser le Christianisme, parce que leur vie honnête paraît leur suffire : que faut-il de plus que d’être honnête homme ? Le Christ peut-il demander davantage ? Vous voulez que je devienne chrétien ? À quoi bon ? J’ai été la dupe d’un chrétien, et jamais je n’en ai trompé aucun ; j’ai été victime du faux serment d’un chrétien, et je n’ai jamais manqué à mes serments[1]. »

Ces obstacles et mille autres de tous genres[2] furent néanmoins vaincus par la force intrinsèque du Christianisme, par la vertu et la science de ses docteurs, la piété et la persévérance de ses religieux ; la persécution de Dioclétien elle-même favorisa la propagation de la vérité, en répandant les confesseurs et les témoins de la vérité dans les contrées lointaines, où la lumière évangélique n’était point parvenue encore. La guerre enfin fut aussi un des moyens les plus efficaces pour répandre la doctrine toute pacifique du Sauveur.

§ 1053. — Propagation du Christianisme en Asie.
P. Zingerle, les Actes sincères des martyrs de l’Orient, traduits du syriaque. Inspruck, 1836, en 2 parties.

Dès la période précédente, de nombreuses communautés chrétiennes s’étaient formées en Perse. À leur tête se trouvait, comme métropolitain, l’évêque de Séleucie-Ctésiphon. Lorsque le Christianisme devint la religion dominante dans l’empire, l’opposition politique le rendit suspect aux Perses opprimés, et les prêtres mages fortifièrent de tout leur pouvoir la haine de leurs concitoyens contre la religion de

  1. August., Tractat. 25, n. 10, in Joan. VI, 26 ; enarrat. II, n. 14 in Ps. XXV.
  2. Cf. Neander, Hist. eccles., t. II, P. I, p. 132.