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IV

LE NAIN


— Toi, à cheval !
— Eh ! pourquoi pas ! j’ai si souvent galopé sur un lévrier du laird de Linlithgow !
Ballade écossaise.


J’avais capturé de mon séant, dans l’ombre de mes courtines, ce furtif papillon, éclos d’un rai de la lune ou d’une goutte de rosée.

Phalène palpitante qui, pour dégager ses ailes captives entre mes doigts, me payait une rançon de parfums !

Soudain la vagabonde bestiole s’envolait, abandonnant dans mon giron, — ô horreur ! — une larve monstrueuse et difforme à tête humaine !