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L’opinion des instituteurs catholiques ne devrait pas manquer d’autorité, et elle devrait être sérieusement considérée.

Un autre fait nous frappe ; la presse a étendu le débat, et nombre de nos concitoyens et compatriotes en vue, se plaisent à discuter cette question d’enseignement.

La plupart, se défendent d’être des pédagogues et hésitent à formuler une opinion bien définie ; toutefois on peut découvrir que tous, professionnels, hommes d’affaires, magistrats, sont favorables à l’enseignement de l’anglais dès la petite enfance.

Un peu de psychologie de l’enfant fera comprendre la justesse de cette opinion. Cette question en est une d’ordre psychologique autant que pédagogique.

Les deux caractéristiques de l’âme de l’enfant, sont l’esprit d’observation et l’impressionnabilité. Qu’un professeur annonce à ses petits écoliers attentifs qu’il va leur apprendre une autre langue et que cette langue est la plus parlée dans le monde, avec le français, et tout de suite les petits écoliers sont impressionnés, et à partir de ce moment ils observent comment leur maître va leur enseigner cette langue étrangère.

L’enfance reçoit toutes les impressions. Son cerveau est comme une cire vierge sur laquelle viennent se graver les sons, tout comme pour le phonographe, pourrions-nous dire. Le cerveau de l’enfant est une terre vierge qui conserve toujours quelque chose de ses premières semences.

Alors qu’on enseigne l’anglais au petit écolier selon la méthode Robertson, par exemple, et nous sommes sûrs qu’il profitera de cet enseignement sans rien perdre de sa mentalité.

Robertson suggère d’enseigner une langue étrangère aux enfants : 1o en la leur apprenant grammaticalement, c’est-à-dire à lire et à écrire ; 2o en lisant à haute voix pour le familiariser avec la prononciation ; et enfin 3o en causant anglais un peu tous les jours.

On demandait à Aristippe, philosophe grec, ce qu’on devrait apprendre aux enfants : « Ce qu’ils ont à faire quand ils seront grands, » a-t-il répondu. Nos enfants, quand ils seront grands, auront de toute nécessité, à parler l’anglais ; pourquoi alors ne pas le leur enseigner dès l’âge le plus favorable, quand ils sont plus impressionnables et plus observateurs ?

« Les études élémentaires sont le fondement des connaissances ; les études spéciales en sont l’application, les études supérieures leur plein perfectionnement », écrivait Laurentie : alors donnons à l’enfance l’étude de l’anglais ; n’attendons pas pour le lui enseigner, l’âge où elle sera forcée de s’en servir.