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« LE SOLEIL », 28 septembre 1920.

L’anglais à l’école primaire. — (deux articles.)


l’anglais à l’école primaire — I


Un grand débat est engagé dans la presse de notre province, autour de l’enseignement de l’anglais à l’école primaire.

D’une part on prétend qu’il faut enseigner le moins d’anglais possible à la petite école ; on va même jusqu’à dire, — il y a toujours des exagérations, — qu’on ne devrait pas l’enseigner du tout ; d’autre part, on insiste pour que notre petit compatriote soit le plus tôt possible familiarisé avec la langue anglaise. Les adversaires de l’enseignement trop hâtif et trop complet de cet idiome craignent qu’il nuise à l’enseignement du français, et finisse par changer la mentalité propre de nos compatriotes ; on craint l’anglification.

Tandis que les partisans de l’enseignement de l’anglais veulent qu’on s’y intéresse de plus en plus, sans sacrifier la langue maternelle.

Pour justifier leur prétention, les adversaires de l’enseignement de l’anglais disent que, trop souvent, quand ce n’est pas la majorité des cas, les élèves qui sortent des écoles où l’on donne une plus grand importance que dans d’autres à l’anglais, ne savent pas le français et l’impression qui se dégage de ce fait c’est que le français est négligé au détriment de l’anglais.

Nous connaissons la valeur de l’enseignement donné dans les collèges et les grandes écoles dirigées par les Frères, par le commerce que nous avons eu depuis nombre d’années avec de leurs élèves.

Il est vrai que nombre d’entre ces élèves n’écrivent pas le français correctement ; mais est-ce à dire que la faute en est à l’enseignement qu’ils ont reçu ?

Oh ! non. L’enseignement du français qu’on donne dans les maisons dirigées par les chers Frères, est le même qu’on enseigne partout et on l’enseigne abondamment ; au surplus les méthodes pédagogiques employées sont souvent supérieures.

À quoi tient donc alors l’ignorance apparente du français que les élèves de ces maisons affichent ? À leur défaut de culture et à leur inattention : voilà tout.

Sortis du collège, les élèves se consacrent à la carrière qu’ils ont embrassée et rarement on les voit lire des ouvrages français. Et le malheur aussi, c’est que très souvent ils sont en continuelles relations d’affai-