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312 APPENDICE.

fulmine aucune censure. Il aime, au contraire, à rendre un magnifique hommage à la conduite de l’Eglise de France par rapport aux décisions dogmatiques émanées du Vatican et à son attachement au St-Siège, attachement non seulement professé à la fin du siècle dernier, à la face de l’univers, dans les déclarations du clergé, mais encore scellé par le sang d’un grand nombre de ses membres et par l’inviolable constance de presque tous ses vénérables Pasteurs à se laisser dépouiller, persécuter, exiler (a). Le vénérable auteur commence par réfuter les théologiens selon lesquels il faudrait entendre par le texte Tu es Petrus, l’infaillibilité conférée, non à saint Pierre mais à l’Eglise universelle ; il montre que le pouvoir des clefs, conféré directement à St-Pierre, en récompense de sa confession, lui donne une autorité indépendante et souveraine, puisqu’il n’a été conféré aux autres apôtres que sous la dépendance de Pierre, et il en conclut que Pierre, qui, par le pouvoir des clefs, peut juger en matière de foi d’une manière indépendante, doit être infaillible dans l’exercice de ce pouvoir. Selon cette doctrine, le centre de l’unité n’est pas dans le siège mais dans la primauté, et par conséquent dans le Pape, qui en est investi. Le Siège apostolique n’a aucune prérogative originelle, c’est-à-dire n’est rien, si on le distingue de celui qui siège. Le fait d’Honorius n’est pas une preuve valable contre l’infaillibilité du Pape, parce qu’il ne fut pas excommunié par le VI concile comme hérétique formel, mais seulement comme fauteur de t hérésie. Si la légitimité (

a) Voyez la traduction du Triomphe du St-Siège, publiée en 1833, par M. l’abbé James, 2 vol. in-8, à Lyon.