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DE LA DEMOCRATIE NOUVELLE.

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de cette garde nationale, masse immense de citoyens tout armés, qui a défendu le trône avec tant de foi et de courage, précisément parce qu’elle avait le pouvoir de le renverser? Lorsqu’on sait combien chaque citoyen craint ici de faire à la liberté et à ses droits mêmes le plus léger sacrifice de ses plaisirs ou de ses affaires, on doit se relâcher un peu des vaines terreurs qu’inspirait d’abord l’image d’assemblées municipales, rendues aussi souvent publiques et aussi fréquentes que l’exigerait l’intérêt de la commune.

Se laisser troubler de pareilles craintes, c’est oublier la nature des assemblées municipales. On ne se rend pas compte des effets de la liberté légale de trente-huit mille communes éparses sur la face du royaume, mues par une organisation distincte, étrangères les unes aux autres, animées souvent d’intérêts opposés. Comment ne voit-on pas que le concept, dans un but quelconque, entre toutes ces petites agrégations de citoyens serait impossible; que l’action des unes serait neutralisée par celle des autres, et que la liberté se formerait, dans ces nombreuses municipalités, un admirable contre-poids à ellemême ?

Les institutions communales mettent le gou-