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~02 DE LA DEMOCRATIE NOUVELLE.

meuvent l’administration, pour ne point rendre, de bonne gratte aux libertés municipales tout ce qu’il pourra leur céder sans péril. La couronne a déjà ouvert généreusement aux plus humbles habitants des communes le paisible apprentissage de leurs droits de citoyens. Ils commencent à gérer eux-mêmes les intérêts collectifs de leur petite société. C’est ainsi que se fera peu à peu l’éducation administrative des classes inférieures leurs mœurs se formeront, par la liberté, au respect de la loi. A mesure que le travail et la sagesse les ameneront à payer le cens qui confère les premiers droits politiques, elles seront préparées à sentir le prix et à peser les devoirs de ce nouveau ministère. Il est de l’honneur et du génie de la royauté de se montrer très zélée protectrice du régime municipal. La bourgeoisie, encore ombrageuse, touchant les droits qui peuvent couler jusqu’au dessous d’elle, recevrait de la couronne un utile exemple de générosité. Ici ce qu’on donnerait aux libertés locales serait rendu à la stabilité du gouvernement nouveau. Laisser les droits politiques aux mains de la classe moyenne, mais préparer sans cesse par des moyens de travail, par la propagation de l’instruction, par les influences de la foi chrétienne, la classe gouvernée à surmonter la limite qui la sépare de la bourgeoisie accorder au plus modeste