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ment fondé et aura subi victorieusement l’épreuve du temps. N’oublions pas qu’il vient de naître parmi nous sa jeunesse impose à la couronne des obligations dont elle sera dispensée plus tard, et lui confère une latitude d’action qui diminuera à mesure que les institutions bourgeoises prendront mieux racine.

La bourgeoisie est émancipée d’hier; elle vient d’arriver au gouvernement; elle est novice, inexpérimentée, gauche dans l’art de commander. C’est à la royauté de suppléer à ce qui lui manque, de l’élever peu à peu au rôle que la Providence lui a réservé sur la scène du monde, de diriger l’éducation politique des générations naissantes. Sous ce point de vue, l’esprit le plus élevé auquel puisse atteindre un jour la classe gouvernante doit respirer dès à présent dans le monarque. Il lui appartient de devancer l’avenir et de tenir école en ce qui touche les maximes de haute politique, l’élévation des idées, les lois ramnées de l’honneur et de la politesse, il lui appartient aussi de protéger les arts et les lettres qui, en l’absence de tout corps aristocratique, languiraient bientôt s’ils n’obtenaient l’appui de la couronne; en même temps qu’elle remplira un devoir envers les hommes qui les cultivent, elle trouvera des moyens de polir les mœurs et d’illustrer son gouvernement