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DE LA DEMOCRATIE NOUVELLE.

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ou ses flatteurs. Une fois que le cens électoral a été fixé dans une équitable proportion avec la richesse du pays et le nombre des habitants, la limite des classes gouvernantes est établie, et on ne doit plus la déplacer qu’avec une prudence infinie. Ce mouvement doit se régler sur celui de la propriété. Le cens s’élèvera ou descendra se.lon qu’elle tendra à se concentrer ou à se répartir. N’oublions pas que les deux signes de la classe moyenne sont la propriété et l’instruction. Le cens peut donc être de deux espèces, fondé sur la richesse et sur la capacité. Je crois qu’il est de l’essence du gouvernement des classes moyennes, de l’établir avec ce double caractère, mais l’appréciation du mérite est chose assez difficile. Il sera bon de préciser les gages qu’un homme devra donner de son instruction et de son mérite~ avant d’être admis à exercer des droits politiques.

Le législateur agira sagement s’il consulte, à cet égard, ie caractère national et l’état moral de la société. Ce qui pourrait n’offrir aucun danger chez une nation flegmatique, difficile à émouvoir, habituée à l’ordre et adonnée au commerce, bouleverserait l’Etat dans un pays où le peuple aurait la main plus prompte que la pensée, l’habitude des révolutions et l’esprit belliqueux. Accordera-t-on des droits politiques à la capa-