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DE LA DEMOCRATIE NOUVELLE.

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temps chaque année; la vie de l’homme ne compte qu’une jeunesse, et les nations ne repassent pas deux fois par le même âge.

L’aristocratie, éclose dans les temps chevaleresques, nëede la’passion etde l’enthousiasme, caractérise l’une des phases de leur existence; flétrie une fois, elle ne refleurit plus. Une nation chez qui les classes moyennes se sont mises en possession du pouvoir a compté trop de jours pour rétrograder vers le privilège et l’inë~atité héréditaire. Les passions de certains hommes et les théories de quelques autres peuvent amener un imprudent retour aux rivages des morts, mais malheur à ceux qui, tout vivants, descendent au fatal séjour! 1

Le gouvernement des classes moyennes ayant été produit par l’amour de l’égalité, tout ce qui combattrait cette passion l’exalterait. Comme tous ceux qui font partie de la bourgeoisie ne pourraient devenir nobles à la fois et qu’en outre il y a des degrés dans la noblesse, je laisse à penser quelles blessures dans les amours-propres. Les mécontents, rcdevenus tiers-état, feraient cause commune avec le peuple irrité de descendre encore. Ce serait la cause de ce dernier qui gagnerait à tout cela, et la monarchie aristocratique, mise à la place du ~OM~r/~ney~