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LIVRE X, CHAP. tX.

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guerre étrangère déchaînait toutes les passions populaires; le danger ouvrait un chemin libre à la démagogie et, avouons-le, les classes moyennes, réduites à leurs seules forces, n’auraient pu défendre le territoire.

Telles ne sont plus les circonstances où la bourgeoisie se trouve placée vis à vis du peuple. Étroitement unie avec un roi de son choix, elle donne à la couronne toute la force dont celle-ci a besoin pour faire exécuter les lois, et reçoit également d’elle l’assistance qui la protège contre un danger commun. Les souffrances du peuple ne sont pas entièrement adoucies mais le gouvernement emploie, à les alléger, tous les moyens que peuvent lui fournir une humanité pleine de sollicitude, l’ordre établi dans l’administration et le bon état des finances. Enfin, la France est en paix avec les puissances étrangères et aucune atteinte sérieuse portée à l’honneur ou à la sûreté du pays n’a fourni de prétexte ni d’aliment au fanatisme politique des masses. L’inaction du peuple et le désœuvrement des esprits, pendant une paix prolongée, sont une autre source de dangers. Nous avons fait voir, plus haut, en quoi ces périls consistaient, et quels étaient les moyens que conseillait, pour les écarter, la connaissance des passions nationales.