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L)YREX,CHAP. VII.

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sur les travaux des états généraux. La foule remplit les parvis du temple. Au son de la musique sacrée, les trois ordres s’avancent processionucllement vers l’autel; mais lui, vêtu de noir, avec la cravate de mousseline, le manteau court, le chapeau dégarni de plumes, il marche le dernier. La simplicité est dans son costume, l’infériorité dans la place qui lui est assignée cependant tous les regards sont pour lui; c’est la vieille nation vaincue par-les Francs, opprimée par les nobles, écartée de la scène des vivants sous les rois absolus, qui reparait à la lumière. Toutes ces décorations prodiguées dans le temple sainte la pompe de la cour, les chants qui montent jusqu’au ciel, semblent destinés uniquement à fêter sa renaissance le clergé, et la noblesse ressemblent là à ces rois vaincus, que les triomphateurs romains faisaient revêtir de la pourpre pour rehausser leur triomphe.

Les états généraux viennent de s’ouvrir et déjà le tiers-état est maitre de l’assemblée. Les deux autres ordres ont été forcés de s’absorber en lui comme deux fleuves qui perdent leur nom dans la mer.

La bourgeoisie est représentée dans le conseil de la couronne par Necker; dans la municipalité de Paris, par Bailly dans la garde citoyenne, par Lafayette; dans l’assemblée nationale, pai’Mi-