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gouvernement absolu le régime monarchique de l’Espagne. Si donc ce pays pouvait obtenir peu à peu la liberté représentative, sans perdre la monarchie, ni le catholicisme, ni son régime provincial, le problème serait à peu près résolu pour lui. Mais, hélas ! il n’en va pas ainsi ; il faut des siècles pour que les peuples arrivent à la pleine conciliation des quatre éléments que nous avons énumérés. Dés qu’un peuple fait un effort pour avoir ce qui lui manque, il perd, dans le combat, ce qu’il possède ; et que d’années il consume à la fatigue de ressaisir, par les deux bouts, la chaîne de la religion et de la liberté !

Ainsi, l’Espagne se couvre de blessures pour obtenir les libertés représentatives, c’est à dire l’élément démocratique ; mais combien il est à craindre qu’elle ne laisse échapper, dans cette grande entreprise, la foi catholique.

L’Espagne offre le spectacle de la lutte entre la monarchie absolue et l’aristocratie, car c’est la grandesse qui, la première, a voulu la liberté représentative. Le principe monarchique est représenté par D. Carlos ; et, au fond de cette situation, se trouve réellement cette guerre entre la couronne et la noblesse, que nous avons signalée comme l’une des phases sociales[1].

  1. On se méprendrait donc beaucoup sur la position de l’Espagne, si on la croyait déjà arrivée au débat entre