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rannie sur la nature autant que sur les hommes c’est un des grands délits commis par l’ambition des rois ou des peuples jaloux de s’agrandir sur le bonheur de leurs voisins. Il n’est peut-être pas de source plus abondante en maux, en souffrances et humiliations de tout genre, pour une masse d’hommes, que cette agrégation forcée de leur pays à un autre plus puissant et tout étranger à leurs coutumes, leurs lois et leurs intérêts. Aussi devons-nous croire que les lumières politiques l’esprit du christianisme et les irrésistibles influences du climat ressusciteront, avec l’aide de Dieu et des années, toutes les grandes et vraies nationalités d Etats, détruites par l’injuste esprit de conquêtes.

En partant du même principe, chaque province d’un même empire forme un tout qui, bien qu’assujetti aux lois fondamentales, doit s’administrer lui-même, traiter ses affaires, respirer de la vie qui lui est particulière et se remuer enfin avec une aisance raisonnable, selon ses instincts et son aptitude, dans le sein du pays tout entier. Si donc une démocratie moyenne, c’est à dire une polycratie pouvait être non seulement monarchique, mais provinciale, elle réunirait déjà trois choses essentielles au bonheur et à l’indépendance parfaite.

Est-ce assez? non, pas encore. Jamais les na-