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l’intérêt du peuple que dans celui de la couronne, elle protège mieux la faiblesse menacée que la force mise en question.

Le gouvernement aurait tort de s’étonner de ne pas trouver dans le jury autant de promptitude et de zèle à venir à son secours qu’il le faudrait, peut-être, lorsqu’il fait un appel à la justice du pays. La destination véritable du jury n’est pas de confondre ces deux idées force ~M~OMpo~r et intérêt social.

De ce que l’arrêt rendu par <~oM~e //om7Mejr libres, comme dit la loi anglaise, ne se trouve pas conforme à l’attente du gouvernement, on aurait donc tort de conclure que les jurés ne veulent pas venger les offenses essuyées par l’autorité, car il peut très bien se faire que l’acte dénoncé comme criminel ne leur ait pas paru tel. Il faut prendre les institutions pour ce qu’elles sont; en restant fidèles à leur origine, elles rendent de grands services; dénaturées, elles deviennent funestes aux intérêts pour lesquels on les accommode artificiellement. Jamais quoi qu’on fasse, une institution créée pour la protection du faible, le soutien de l’opprimé et, en général pour la défense des droits des citoyens, ne pourra être transformée en tribunal auxiliaire de l’autorité. En lui donnant cette destination, on 1 exposerait souvent à être