Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE LA DÉMOCRATIE NOUVELLE.

~2

d’Hydra et de Spetzia ont du à cette liberté locale le merveilleux développement de leur commerce et de leur marine. Chacun de leurs vaisseaux était une municipalité flottante. Les bénéfices se divisaient entre tous les marins; et ce système a été la source des prodiges de concert et d’intelligence dans l’héroïsme, que la guerre de l’indépendance a livrés à l’admiration de l’univers.

Croit-on que les Espagnols eussent conservé ces qualités et ces mœurs primitives, cette patience qui n’est que la durée de l’énergie, cette noble fierté qui fatigua les siècles, cet amour de la patrie presque analogue à celui du chrétien pour le ciel, s’il n’y eût pas eu, à côté de l’autorité royale, quelques institutions immuable dont la vertu pût résister aux révolutions, et protéger, contre le déclin de la puissance du pays, la beauté du caractère national? Il n’est pas de peuple plus digne de la liberté et mieux fait pour en jouir que les Espagnols; voyez-les sous le régime absolu sont-ce des esclaves? Le dernier du peuple se croit l’égal du souverain le men-~ diant et le grand-seigneur se regardent comme frères; le peuple s’assemble pour discourir des affaires publiques les mœurs espagnoles sont