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LIVRE VU, CHAP. X.\Vt.

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sa liberté~ toute l’Europe a été saisie d’étonnement en la voyant debout. On ne soupçonnait pas ce peuple de vivre encore après cinq siècles d’esclavage. Notre admiration a redouble lorsqu’on a vu les Grecs se trouver capables de former des assemblées nationales; de délibérer en commun sur le sort de leur patrie qui n’était encore que l’enceinte des tombeaux de leurs ancêtres, et de porter dans leurs cœurs les beaux souvenirs de leur histoire et les sacrées empreintes de la nationalité. Où avaient-ils puisé cet esprit d’ordre et de sagesse, cette aptitude à la liberté représentative? Qu’est-ce qui les avait empêchés de mourir, comme nation ? Nous répondrons sans hésiter Les institutions municipales dont la Porte les laissa y!uir. Esclaves, courbés sous le cimeterre, paraissant ne plus exister que dans le nom de Grecs, et semblables aux ombres d’un peuple illustre descendu tout entier chez les morts, ils continuaient à vivre par le nœud du régime communal; l’oppression ne les atteignait qu’en masse; ils se choisissaient entre eux des magistrats; les anciens étaient encore élus à l’ombre du platane; et on a vu même quelques uns de leurs villages s’élever par le travail et l’industrie, débarrassés de toute gene~ à une prospérité inouïe. Les iles