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LIVRE VU C!!AP. XXVI.

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même temps, d’institutions communales, pourrait être le moins heureux, allons plus loin, le plus asservi d’entre les peuples du monde; et, au rebours, je tiens qu’une nation assise en possession de tous les bienfaits du régime municipal, mais rangée sous le pouvoir absolu, pourrait jouir en détail d’une liberté de mouvement, jouir en menu d un bonheur, cultiver enfin une hauteur de sentiments capables de faire presque oublier, tant a elle-même qu’à ceux qui l’observeraient, que la foi de son prince ne s’est encore liée par aucun contrat national.

Je demande si la France de 1793, gouvernée par la Convention nationale n’était pas toute gémissante dans le plus inoui de tous les esclavages bien que sa constitution nous eût fait atteindre la limite de la souveraineté populaire; et je demande, en même temps, si certaines provinces d’Espagne, où la municipalité a retenu sa vigueur primitive, n’étaient pas naguère des sociétés d’hommes libres sous un monarque absolu.

On admire que les sujets des souverains d’Autriche et de Prusse s’éclairent chaque jour davantage et demeurent aussi patients à cette domination qui n’est limitée par aucune loi fondamentale mais le secret de leur humeur tranquille