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Je voulais chercher un libraire pour imprimer mon Essai sur l’histoire politique. Je repris Muratori, où je trouvais (dans les annales) l’histoire de ces bons papas, comme il appelle les papes. Je voulais des livres et des romans qui me manquaient. La fin de l’été se met à la pluie. Les Russes passaient alors le Pruth contre les Turcs. Ces étés pluvieux sont ceux que j’aime le plus ; il fait du vent, on peut se promener, point de chaleur, de soleil, de poussière ; c’est un automne doux et continuel.


XXXII

En octobre 1853, nous quittons la Bourgogne pour Thiais, village dans une belle et vaste campagne au midi de Paris. Je m’étais tracé à Coulanges un devoir de donner mes idées, si j’en ai, de publier mes ouvrages. Je voulais le faire avec mesure, sans précipitation, sans les tourments de l’amour. Avec l’amour j’avais laissé tous les tourments. L’hiver de Thiais m’est resté cher. J’y ai lu beaucoup et je m’y livrais aussi au charme de la rêverie : M. Warwick m’écrivait avec amitié de Brighton où il lisait les Girondins de Lamartine. Je lui envoie les belles pensées de Benjamin Constant sur la rêverie dans son ouvrage sur les religions.

Le froid a été en décembre jusqu’à treize degrés Réaumur, mais l’hiver a fini là. Ce grand froid m’a fait songer