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secondé par Béranger, Chateaubriand, Napoléon Ier, Sainte-Beuve, les Médicis, Lamennais, Libri, Périclès, lord Byron, Aspasie et Jeanne d’Arc. Reste à savoir s’ils s’arrangeraient ensemble aux jours où nous sommes.

Mais ce n’est point là un livre où la politique ait une réelle importance, La préoccupation de l’auteur (c’était celle de Montaigne) est de comparer toujours les événements du passé, les hommes de l’antiquité surtout, aux hommes et aux choses du présent. Ce fut la méthode révolutionnaire ; madame de Saman ne s’en est point affranchie, et, de nos jours, cela devient une originalité, tant cette méthode est démodée. On aime pourtant à la retrouver vivante avec toutes ses conséquences dans l’esprit et la conduite d’une personne si remarquable. Que d’écueils elle a traversés, combien de déceptions subies, quelles agitations, quelles contradictions intérieures, quelles angoisses surmontées avant d’arriver au port ! Elle y est arrivée pourtant, sa méthode lui a servi.

C’est par des prières qu’elle termine et résume la première partie de son récit, et ces prières sont très-belles, très-vastes, très-humaines ; en voici une entre autres.

« — Mon Dieu, voici notre saison favorite. L’automne commence, les vents marchent rapidement dans les cieux, une douce et sainte tristesse s’empare de la nature ; le cœur de l’homme, délivré du besoin des affections terrestres, se complaît dans lui-même, dans