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peu lui importe ; elle cherche s’il est beau, s’il est plus fort que le sien ; elle est jalouse de l’enfant du peuple en guenilles, s’il est vigoureux : examinant ses bras, ses membres, elle questionne également ses amies et ses servantes, pour savoir si elles ont été bonnes nourrices, si elles ont supporté avec plus ou moins de douleur la crise qui lie ensemble toutes les femmes. Une tendre pitié pour les mères pauvres, pour l’enfance mal nourrie, lui fait soulager l’infortune : cette loi, plus forte quand l’enfant est débile, se soutient quand l’enfant devient adolescent : les jeunes garçons du peuple, exposés à tant de dangers divers, attendrissent la mère qui voit son fils grandir pur et préservé des dangers de cet âge. Appelez ces mères à soigner l’éducation du peuple. Répandez au dehors cette tendresse maternelle qui, devenant violente chez la femme du monde, l’expose à mille tourmens et fatigue l’enfant qui en est l’objet ; cette tendresse excessive, qu’il ne partage pas au même degré, l’importune et l’inquiète, combattu entre son penchant pour le jeu, le hasard, le danger, et la crainte d’affliger sa mère. Jetez sur l’enfant du pauvre cette passion maternelle qui intéresse à l’enfance. Suivez l’indication de la nature qui, aussitôt qu’elle éveille chez l’homme un sentiment, le lie plus étroitement à son espérance, en la lui faisant chercher et étudier.