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chent si, quand l’ancienne société a su à son origine doter le talent, nous resterons en arrière d’elle dans nos pas rapides ? Au dessus de la masse des hommes et des femmes, il y a quelques hommes et quelques femmes, comme au dessus d’eux tous il y a des vérités et des principes qui font l’habileté, la gloire et la vertu du genre humain.



CHAPITRE II.


Et vous, Minerve ! fille de Jupiter, sortie de sa tête, qui ne pouvez comme les hommes accuser les entrailles maternelles où les Hébreux trouvaient l’excuse de leur faiblesse ; Minerve, fille héroïque et savante, mère d’Athènes, déesse de la guerre et de la paix, nos regards vous suivent au haut des cieux. L’imagination des hommes ne vous a pas créée par un caprice ; des femmes illustres vous ont fait prendre rang dans l’Olympe, et quand l’antiquité, renommée par l’intelligence et la justesse, a donné à la sagesse la forme et la beauté d’une femme, elle n’a pas cru se tromper, et elle n’aurait pas consacré la sagesse par une extravagance. Minerve, au milieu des femmes grecques asservies, vous rassurâtes ce petit nombre de femmes ambitieuses qui, ornant vos autels, unissaient l’esprit à l’amour. Vous leur donnâtes l’audace, enchaînant à leurs pieds les héros et les philosophes. Armée de pied en cap, vous assistâtes aux noces de ce chef aimable, fameux dans la guerre et l’éloquence, lorsqu’il épousa la femme la plus accomplie dont l’histoire ait gardé la mémoire. Le poète qui n’a pas trouvé d’égal, vous peignit