Page:Allart - La Femme et la democratie de nos temps.djvu/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.
122

Mais quoi ! Tout ce qui voulut subsister, croître, s’allia sur la terre : les peuples s’allièrent entre eux, et les rois, les ouvriers, les commerçans s’allièrent ; et l’esprit est resté épars de tout côté, rapetissé par ses alliances, ne sachant pas choisir un principe, un livre, une règle de conduite, pour s’y tenir contre les sots !

L’alliance le rendra maître du monde et de l’opinion.



CONCLUSION.


Nous avons vu proclamer en France la liberté, l’affranchissement du peuple ; il faut proclamer aussi l’aristocratie naturelle, les droits, comme des devoirs du talent.

L’humanité, en se perfectionnant, approche toujours plus des lois délicates qu’elle saura comprendre. Le renversement de l’aristocratie héréditaire, en France, a bien préparé l’aristocratie nouvelle, privilégiée par la société comme par la nature, et tenue aussi à plus de travaux et de justice : le privilége comme la charge qui suivront la nature seront à l’avantage de tous. Là, Dieu réunit l’homme et la femme ; car s’ils diffèrent dans leur destinée ordinaire, quand ils atteignent la pensée ou les arts, ils abordent les mêmes régions : les femmes en masse sont mères et nourrices, comme les hommes en masse sont laboureurs et artisans ; mais tandis que ce grand nombre végète, l’aristocratie se compose : telle est la démocratie de nos temps.

La question ainsi se simplifie pour les femmes : si toutes seront libres et bien traitées, quelques unes seulement parviendront, avec les hommes, à des postes ou à des honneurs mérités. Comme jadis la culture